CCAMLR : la commission qui protège les écosystèmes marins de l’Antarctique et la biodiversité qui y est associée
Créée en 1982, la Commission pour la Conservation de la Faune et la Flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) se distingue par sa gestion globale des écosystèmes marins dans les eaux de l’Antarctique. La Commission adopte une approche préventive, axée sur la protection et la conservation des interactions complexes entre les espèces et leur environnement.
Cette organisation est née des inquiétudes suscitées par la pêche non réglementée dans les années 1970, en particulier pour le krill antarctique, une espèce essentielle dans l’écosystème de l’Antarctique. Depuis sa création, la CCAMLR a adopté un modèle qui prend en compte la santé de l’ensemble de la chaîne alimentaire des espèces de l’Antarctique, contrairement aux conventions traditionnelles de gestion de la pêche.
Évolution et impact
L’une des principales réussites de la CCAMLR a été la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), un problème majeur dans l’océan Austral. Grâce à des systèmes de surveillance tels que le système de suivi des navires (Vessel Monitoring System, VMS), combiné à des programmes d’observation à bord, la CCAMLR a réduit la pêche INN et minimisé l’impact négatif sur les stocks de poissons et les habitats marins.
La CCAMLR a également franchi une étape décisive dans la création d’aires marines protégées (AMP). Par exemple, l’AMP créée en 2016 dans la mer de Ross couvre 1,55 million de km² et protège une vaste zone de grande biodiversité. Un réseau de AMP permet non seulement de préserver la biodiversité, mais aussi de fournir des zones de recherche scientifique essentielles pour comprendre l’évolution des écosystèmes sous l’influence des activités humaines et du changement climatique.
Défis et perspectives
Les défis de la CCAMLR consistent notamment à étendre la protection à d’autres zones sensibles, telles que la mer de Weddell, la péninsule Antarctique et l’Antarctique oriental, où la création de nouvelles AMP est actuellement à l’étude. Mais il est difficile de parvenir à un consensus entre les 27 États membres.
Le changement climatique constitue une menace croissante et modifie la répartition d’espèces importantes telles que le krill. Des études montrent que les eaux plus chaudes peuvent pousser le krill vers le sud, ce qui affecte les prédateurs tels que les baleines et les pingouins. L’un des plus grands défis pour la CCAMLR est donc d’intégrer ces paramètres dans ses modèles de gestion et d’adaptation, en soutenant la recherche scientifique pour surveiller les réponses de l’écosystème à un climat changeant.
Une vision à long terme
En tant que pionnière de la conservation basée sur les écosystèmes, la CCAMLR continue de jouer un rôle crucial dans la gestion durable des pêcheries et la conservation des habitats marins en Antarctique. Les progrès sont soutenus par une gouvernance internationale et des partenariats scientifiques solides, bien qu’il y ait également des défis importants, notamment en ce qui concerne l’expansion des AMP et l’adaptation aux effets du changement climatique.
Ce développement stratégique et collaboratif place la conservation des écosystèmes marins de l’Antarctique au centre des priorités internationales et garantit la résilience de la région face aux pressions futures.
Actus Associés
Trois sommets mondiaux pour sauver la Planète : Pourquoi la COP16 sur la Biodiversité est cruciale ?
Cette année, trois grandes conférences internationales sur l’environnement vont se tenir : la COP16 sur la biodiversité, la COP29 sur le climat, et la COP16 sur la lutte contre la désertification.
Lire plusDéveloppement et Design Régénératifs : améliorer la gouvernance, l’innovation et la santé de notre planète
L’homme a franchi plusieurs frontières planétaires et les inégalités au sein des pays et entre eux s’accroissent. Les défis sociétaux et environnementaux actuels appellent une méta-réponse. C’est ce à quoi s’efforce le Développement et le Design Régénératifs (Regenerative Development and Design, RDD).
Lire plusRenforcer la collaboration aux frontières de l’Union européenne
À l’occasion d’un événement consacré à l’amélioration des contrôles aux frontières sur les espèces exotiques envahissantes, des représentants des douanes, des autorités vétérinaires et phytosanitaires ainsi que des autorités environnementales se sont réunis à Bruxelles ce 14 mars. La mise en place de contrôles efficaces aux frontières est un élément clé pour empêcher l’introduction de ces espèces dans l’Union européenne. Cet événement a été organisé conjointement par la présidence belge du Conseil de l’Union européenne, la Commission européenne et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Lire plus