BeBiodiversity Le chocolat : une friandise à l’arrière-goût amer pour la biodiversité

Le chocolat : une friandise à l’arrière-goût amer pour la biodiversité

Chocolats de toutes les couleurs et de tous les parfums, fourrages et formes… En Belgique, vous trouverez une friandise chocolatée pour chaque occasion, souvent fabriquée avec beaucoup de savoir-faire et de créativité. Cependant, les chocolats brillants cachent un côté sombre : la culture du cacao, source du goût et de l’arôme délicieux, menace la biodiversité.

Le secteur du cacao représente environ 113 milliards d’euros par an.[1] Une douzaine de multinationales négocient et transforment la majeure partie du cacao mondial, ce qui leur permet de réaliser d’importants bénéfices. Il en va autrement pour les producteurs de cacao : 90 % d’entre eux n’ont pas de revenu viable et répondent difficilement à des besoins fondamentaux tels que l’accès à la nourriture, l’eau, le logement et l’éducation. Cette pauvreté est le moteur du travail des enfants et de la déforestation dans la culture du cacao (Baromètre du cacao 2020, Voice Network[2] ). La pauvreté pousse les producteurs à étendre les plantations pour tenter de gagner plus et de subvenir à leurs besoins, et ce au détriment des forêts, et même parfois des zones protégées. Ce cercle vicieux entraîne la destruction et la fragmentation des habitats et une perte de biodiversité.

Les chiffres relatifs au travail des enfants dans le secteur du cacao sont tout simplement dramatiques : 1,5 million d’enfants au Ghana et en Côte d’Ivoire, selon un récent rapport du National Opinion Research Center (NORC 2020) de l’université de Chicago. Ce chiffre ne s’est pas sensiblement amélioré au cours de la dernière décennie. En outre, le travail est dangereux et lourd, impliquant l’utilisation de machettes, l’exposition aux pesticides et le transport de lourds sacs de fèves de cacao.

La déforestation pour quelques centimes de plus…

Le cacao de notre chocolat belge provient principalement d’Afrique occidentale, de Côte d’Ivoire et du Ghana. Les forêts primaires du Ghana et de la Côte d’Ivoire ont diminué de 70% au cours des trois dernières décennies et les forêts restantes sont sous pression. L’expansion de la culture du cacao est l’une des principales causes du défrichement de la forêt primaire dans ces pays (Baromètre du cacao 2020).

Les forêts constituent une importante source de revenus pour les petits agriculteurs. Le bois est utilisé comme combustible et matériel de construction, et le morceau de forêt défriché est utilisé pour une « culture de rente », une culture qu’ils peuvent vendre, comme le cacao.

Lorsqu’une forêt est remplacée par la culture du cacao, la vie du sol devient moins diversifiée et sa fertilité diminue. La monoculture facilite malheureusement la propagation des insectes, des bactéries et des champignons qui attaquent les plantes devenues plus vulnérables dans cet environnement peu riche. Les cacaoculteurs tentent alors de compenser la perte de fertilité sur les parcelles à l’aide d’engrais artificiels et les pesticides sont souvent utilisés pour lutter contre les nuisibles. Ces intrants chimiques sont coûteux pour les agriculteurs, présentent un risque élevé pour la santé des personnes, et mettent en péril les autres formes de vie dans ces cultures.

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…et au détriment de la biodiversité.

Trop souvent, les agriculteurs sont amenés à utiliser certaines techniques agricoles impliquant pesticides et/ou d’engrais, dans l’espoir que les pesticides et les engrais maintiendront ou amélioreront les rendements. Des rendements plus élevés ne garantissent pourtant pas l’augmentation du revenu de l’agriculteur : lorsque l’offre sur le marché mondial augmente, le prix du cacao baisse…

Ces pratiques représentent en réalité une menace pour la résilience des cultures, la fertilité des sols et la biodiversité dans et autour des champs. Les pollinisateurs du cacaoyer (une sorte de petit moustique) sont par exemple victimes de l’utilisation de pesticides, ce qui menace directement la culture du cacao s’ils venaient à disparaître.

Une solution pour du chocolat plus durable ? Lisez notre article sur l’agroforesterie.

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