Dans notre société orientée vers les loisirs et le rapport à la nature, on constate une forte croissance des activités sportives et touristiques en milieu naturel. La pêche, l’équitation, la randonnée, le running, le canyoning, l’escalade, le VTT ou le kayak se sont démocratisés et se pratiquent désormais en masse. C’est un marché florissant pour les régions possédant un patrimoine touristique naturel et paysager.
Tous les milieux sont concernés par cette nouvelle tendance : plages, prairies, zones humides, lacs, rivières, sentiers, grottes, montagnes. Les enjeux divers et parfois incompatibles entre les exploitants traditionnels des ressources naturelles (agriculteurs, éleveurs, chasseurs), les résidents, les exploitants touristiques, les défenseurs de l’environnement, les sportifs et les amoureux de la nature sont parfois sources de conflit.
L’impact sur l’environnement varie selon la pratique et l’environnement concerné. Les nuisances communes les plus notables sont :
- Le piétinement
- L’érosion
- Le dérangement de la faune (mammifères, oiseaux et poissons)
- Les dégradations volontaires ou accidentelles : arrachage de plantes, incendies
- Les pollutions diverses : charroi de véhicules, déchets, pollution de l’eau
- Le bruit
L’étude scientifique de l’impact exact de ces nuisances sur la biodiversité est compliquée. Mais par précaution face à la massification des pratiques, des règlements parfois jugés trop contraignants ont été mis en place.

L’approche des autorités et des défenseurs de l’environnement a été d’interdire certaines pratiques dans les espaces naturels protégés et de confiner les activités sportives à certaines zones « sacrifiées » aux intérêts économiques. Le besoin de sécuriser certaines pratiques a entraîné un aménagement des accès et des zones de pratique, parfois au détriment de la biodiversité. Le pendule balance de manière incessante entre une approche autoritaire et la concertation avec les acteurs de terrain pour une approche intégrant les attentes et les intérêts de chacun. À l’exception des promenades naturalistes, la plupart des usagers considèrent la nature comme une ressource économique ou un beau terrain de jeu, sans réel intérêt pour l’environnement. Le risque est de voir la nature se transformer en un terrain de jeu sécurisé, balisé et équipé pour la pratique sportive, sans place pour la faune et la flore.
Au niveau individuel, il est possible de prendre les devants pour garantir que les sites resteront accessibles et plaisant à utiliser :
- Respecter le balisage dans l’approche et sur site,
- Rester sur les sentiers,
- Privilégier du matériel durable, réutilisable,
- Gérer les déchets en amont, en les réduisant à la source,
- Gérer les déchets en aval, en emportant les déchets avec soi,
- Limiter au maximum les dégradations volontaires et involontaires,
- S’engager comme acteur auprès des associations responsables des sites pour aider à l’entretien, au nettoyage et au balisage pour re-découvrir les sites sous un autre angle.