BeBiodiversity L’industrie de la mode face au déclin de la biodiversité

L’industrie de la mode face au déclin de la biodiversité

La création de vêtements et accessoires dépend en grande partie de la biodiversité et de la nature : de la bonne santé des sols où poussent le coton ou le lin, en passant par les arbres qui fournissent le bois nécessaire à la production de fibres, ou encore les animaux élevés pour leur laine ou leur cuir… Or nous sommes arrivés à une telle quantité de vêtements produits, que les industriels ne peuvent plus ignorer les dégâts causés sur l’environnement. Face à l’épuisement des ressources et à la raréfaction des habitats naturels, les experts du textile sont appelés à prendre leurs responsabilités et à réinventer le secteur de l’habillement.

Davantage conscients que leur chaîne de production et leurs matières premières dépendent directement de la biodiversité, et sous la pression des consommateurs, de nombreux industriels de la mode disposent aujourd’hui d’un plan « biodiversité » ou « protection de l’environnement ». Par exemple, un groupe a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 36 % entre 2015 et 2018[i] et cherche à rendre la traçabilité de ses matières premières totalement transparente. L’engagement de maisons de luxe est important car leur influence sur le secteur vestimentaire est telle que leur orientation écologique et en faveur des droits des travailleurs se fera ressentir sur l’ensemble du monde de la mode. D’autres groupes, connus comme étant des modèles de fast-fashion (ultrapolluants donc), s’engagent malgré tout à davantage prendre en compte la biodiversité dans leurs processus et travaillent avec des associations locales et internationales.

Il reste difficile de distinguer le véritable engagement en faveur de l’environnement du greenwashing[1]. Leur démarche est-elle sincère ou en font-ils étalage sur leurs sites juste pour rassurer le consommateur ?

Malgré ces engagements, les efforts produits ne suffisent manifestement pas face au déclin croissant de la biodiversité et des ressources naturelles. Et malheureusement, le rythme de production ne semble pas freiner à en juger par la rapidité avec laquelle les vêtements différents s’enchaînent sur les étalages.

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ILLUSTRATED BY ELIN SVENSSON

Heureusement, les alternatives à la fast-fashion sont de plus en plus répandues. La mouvance « slow-fashion » privilégie la qualité à la quantité, pour des pièces intemporelles et durables. De nombreuses marques proposent des produits plus écologiques, faits de matières biologiques (coton, lin, laine, cuir végétal) et/ou recyclées (textiles, plastiques, etc.), conçus en Europe, voire localement, et dans des conditions respectueuses des travailleurs et de l’environnement. Certaines enseignes se lancent également dans la récupération et le recyclage de vêtements usagés et encouragent leurs clients à venir déposer les articles qui ne sont plus utilisés.

Aux consommateurs de se renseigner et de faire la part belle aux vraies solutions respectueuses de la biodiversité. Le seconde-main ou la location constituent par exemple des alternatives intéressantes.

[1] Le greenwashing ou écoblanchiment1,2 est un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation (entreprise, administration publique nationale ou territoriale, etc.) dans le but de se donner une image de responsabilité écologique trompeuse. La plupart du temps, les dépenses consenties concernent davantage la publicité que de réelles actions en faveur de l’environnement et du développement durable. https://fr.wikipedia.org/wiki/Greenwashing

[i] https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/25/l-industrie-textile-est-emblematique-de-tous-les-exces-de-la-societe-de-consommation_6030747_3234.html

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