
Une biodiversité en pleine santé pour nous protéger des catastrophes naturelles
Les écosystèmes et les organismes vivants contribuent à amortir les catastrophes naturelles. Ils limitent les dégâts provoqués par les inondations, les ouragans, les tsunamis, les avalanches, les glissements de terrain et les sécheresses. Le maintien de la qualité de l’air et du sol ou encore la maîtrise des inondations et des maladies font partie des «services de régulation» assurés par les écosystèmes. Souvent invisibles, ces services sont de ce fait considérés pour la plupart d’entre nous comme allant de soi.
Quand les écosystèmes sont altérés, les pertes qui en résultent peuvent être importantes. Les inondations causées par le très violent ouragan Harvey qui vient de toucher le Texas aux Etats-Unis ou encore l’ouragan Irma dans les Caraïbes et en Floride en constituent de malheureux exemples.
Avec plus d’un mètre d’eau tombé en très peu de temps lors de l’ouragan Harvey, des habitations situées dans des zones à risque, à proximité de rivières ou de lacs, n’ont eu aucune chance. Outre les dizaines de personnes décédées et les milliers de réfugiés, les dégâts d’ouragan ont un coût exorbitant, déjà estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars pour Harvey et à 118 milliards de dollars pour Katrina en Louisiane en 2005[1].
Si l’on n’a pas encore le recul nécessaire pour tirer toutes les leçons de Harvey, on estime qu’une grande partie des dégâts aurait pu être évitée par des zones humides en bon état. Une étude menée suite au passage de Katrina a évalué que ne rien faire pour restaurer ces zones humides entraînera encore plusieurs milliards de dollars de coûts dans le futur. Alors que par ailleurs, mettre en œuvre un projet ambitieux de restauration pourrait créer des milliers d’emplois chaque année.

Nous avons notre rôle à jouer pour aider les écosystèmes à remplir leur mission et réduire l’impact de telles catastrophes. Quelques exemples concrets :
- Un bon couvert forestier et une gestion raisonnée des forêts peuvent contribuer à limiter localement l’incidence et l’ampleur des inondations et des glissements de terrain.
- Des mangroves et des récifs coralliens en bonne santé jouent un rôle efficace dans la protection des populations côtières contre les phénomènes climatiques extrêmes. La pêche et l’aquaculture peuvent y contribuer, par exemple en aménageant des bassins intégrant mangroves et aquaculture, et en limitant les pratiques susceptibles de dégrader les récifs coralliens.
- Et à l’échelle individuelle : bien choisir son endroit pour faire construire sa maison, planter des arbres et des plantes qui stabilisent les sols et améliorent la qualité de l’air, soutenir les politiques et associations qui se battent pour la protection des écosystèmes…

[1] http://www.lemonde.fr/tempete-harvey/article/2017/08/30/harvey-l-une-des-tempetes-les-plus-couteuses-de-l-histoire-des-etats-unis_5178192_5177961.html