
Les labels alimentaires : bons pour la biodiversité ?
Le contenu de notre assiette pèse énormément sur notre empreinte écologique. Il existe d’ailleurs beaucoup de labels alimentaires se voulant durables ; une multiplicité qui rend le choix parfois complexe, d’autant plus lorsqu’il est question de préservation de la biodiversité.
D’après une récente étude du Programme des Nations unies pour l’environnement[1], la production alimentaire est responsable, entre autres, de :
- 60% de la perte de biodiversité terrestre ;
- 24% des émissions de gaz à effet de serre ;
- 33% de la dégradation des sols.
En trente ans, près de 80 % des insectes auraient disparu en Europe dû notamment à l’intensification des pratiques agricoles et au recours aux pesticides, menaçant la chaîne alimentaire.
Un constat alarmant qui démontre l’ampleur des efforts à fournir pour rendre notre alimentation durable et compatible avec la conservation des espèces et la santé des écosystèmes. Les labels peuvent nous y aider mais il faut les reconnaître, les comprendre et, certainement, les améliorer.
Tout d’abord, il convient de faire la distinction entre ces deux catégories de labels :
- Les labels officiels, nationaux ou supranationaux ; initiés ou approuvés par des autorités et contrôlés par des organismes indépendants.
- Les « auto-déclarations environnementales », c’est-à-dire les labels ou allégations portés par des acteurs privés et qui ne sont pas certifiés par un organisme indépendant.
Certains offrent de vraies garanties écologiques et vont même plus loin que certains labels officiels. D’autres, par contre, flirtent avec le Greenwashing…

Un point commun existe malheureusement entre tous ces labels : la biodiversité est trop peu intégrée dans leurs critères et méthodologies. La plupart agissent sur au moins une des cinq menaces pesant sur la biodiversité. Le plus souvent, il s’agit de la pollution puisqu’ils réduisent voir interdisent l’utilisation de produits chimiques dans les cultures. Parfois ces labels introduisent des exigences visant à éviter la déforestation. Mais très peu d’entre eux suivent une démarche visant à préserver spécifiquement la diversité des espèces présentes ou la santé de l’écosystème sur un site de production agricole.
Une situation regrettable mais aussi un défi que l’autorité fédérale souhaite relever. Le 1er mars de cette année, une conférence a été co-organisée avec le Global Nature Fund, l’International Panel of Experts on Sustainable Food Systems (IPES-Food) et l’Université Catholique de Louvain pour débattre de l’approvisionnement en produits alimentaires et de son impact sur la biodiversité. L’objectif : définir les prochaines étapes pour une meilleure intégration de cet enjeu dans les labels et dans les politiques d’achats de nos entreprises agroalimentaires.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les garanties offertes par les labels et pouvoir les comparer, rendez-vous sur le site www.infolabel.be.
Pour plus d’informations sur le colloque, rendez-vous ici.
[1] UNEP (2016) Food Systems and Natural Resources. A Report of the Working Group on Food Systems of the International Resource Panel. Westhoek, H, Ingram J., Van Berkum, S., Özay, L., and Hajer M.