BeBiodiversity La croisière s’amuse, la biodiversité moins…

La croisière s’amuse, la biodiversité moins…

Les croisières ont de plus en plus la cote. Depuis 2009, le nombre de passagers de ce type de vacances est passé de 17,8 à 28 millions. Une hausse de près de 64 % qui n’est pas sans inquiéter les amoureux de la biodiversité,  en particulier pour les croisières vers les pôles.

Quelles sont les raisons de cette inquiétude ? Tout d’abord, la consommation gigantesque de carburant et son impact. Les paquebots et navires de croisières utilisent en effet principalement un fioul lourd, peu raffiné, qui est responsable d’émissions néfastes tant pour la santé que pour la biodiversité. En Europe, une directive européenne impose aux navires d’utiliser un combustible moins polluant à l’approche des zones maritimes nationales. Mais, dès les zones maritimes nationales quittées, les navires passent à nouveau aux fiouls les moins coûteux, plus nocifs. Selon un rapport de l’OCDE de 2014, le transport maritime est aussi responsable de 5 à 10 % des émissions mondiales d’oxyde de soufre, un polluant qui accroît le niveau d’acidité des océans, participe à la formation de « mauvais ozone » et de particules fines et ultrafines.

Ensuite ces navires de croisière sont des villages, voire pour certains de vraies villes flottantes. Ils génèrent donc les mêmes déchets et eaux sales avec le risque supplémentaire qu’ils se retrouvent dans des milieux aquatiques fragiles et déjà menacés. D’après l’ONG Friends of the Earth, un navire qui accueille 4300 touristes produit chaque jour 1,9 million de litres d’eaux usées et 19 tonnes de déchets solides.

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Ce secteur est en pleine croissance et repousse les limites de son offre touristique. Avec la fonte des glaces, conséquence du réchauffement climatique, la navigation dans les pôles, arctique ou antarctique, est rendue plus accessible et moins risquée. Les croisiéristes proposent donc désormais des séjours insolites dans le grand Nord ou sur le continent blanc à des conditions très onéreuses.

Or, les écosystèmes polaires sont très fragiles. En particulier celui de l’Antarctique dont l’isolement est la spécificité. Le nombre de touristes y a bondi : d’environ 38 000 pour la saison 2015-2016 à 51 000 pour la saison 2017-2018[1], et cette augmentation va continuer ! Les croisiéristes y sont heureusement soumis à des règles beaucoup plus strictes. Cependant, même ces règles strictes ne prémunissent pas totalement contre d’autres risques comme l’importation d’espèces exotiques, potentiellement invasives, introduites involontairement par les touristes. Une étude réalisée par le CNRS[2] a analysé les effets personnels de plus de 800 personnes en villégiature au pôle Sud. Plus de 2 600 graines ou fragments végétaux capables de participer à la dissémination des plantes en ont été retirés. Autre exemple : notre mouche commune a tendance à voyager avec nous et pourrait donc, avec les températures plus clémentes, s’installer sur le continent blanc avec des conséquences que nous ne connaissons pas. Un autre risque est lié à l’accessibilité maritime relative de l’Antarctique où une très petite zone reçoit plus de 90% des visites, ce qui concentre les impacts.

Que faire ? Si l’envie d’une croisière est plus forte que tout, optez pour des compagnies qui ont le meilleur bilan environnemental en vous basant sur des comparatifs de compagnies comme celui établi notamment par l’ONG Friends of the Earth .

[1] Chiffres de l’Association internationale des voyagistes antarctiques. https://iaato.org/tourism-statistics

[2] http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2519.htm

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