BeBiodiversity Quelles leçons tirer du rapport IPBES sur l’état de la biodiversité ?

Quelles leçons tirer du rapport IPBES sur l’état de la biodiversité ?

En ce 22 mai, journée internationale de la biodiversité, il est utile de s’arrêter sur les éléments-clés du rapport de l’IPBES (le GIEC de la Biodiversité). Si le rapport dresse un constat implacable, il présente également plusieurs scénarios sur ce qui pourrait se passer à l’avenir en fonction des décisions prises ou de l’absence de décisions.

La professeure Sandra Díaz (Argentine) qui a co-présidé l’évaluation internationale, tire la sonnette d’alarme : « Les contributions apportées par la biodiversité et la nature aux populations forment le plus important ’filet de sécurité’ pour la survie de l’humanité. Mais ce filet de sécurité a été étiré jusqu’à son point de rupture. ».

Mais il ne suffit pas de crier au loup, il faut aussi agir et vite ! C’est le message de Sir Robert Watson, le président de l’IPBES : « Il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial. ».

Un constat accablant en Belgique aussi !

Les espèces disparaissent à une vitesse sans précédent. Plus d’1 million d’espèces sur les 8 millions que comptent la planète seraient menacées d’extinction.

Parmi les espèces animales, la situation est particulièrement problématique pour :

  • les amphibiens qui paient le plus lourd tribut : plus de 40 % des espèces sont directement menacées
  • tous les mammifères marins dont plus d’un tiers sont en voie d’extinction
  • les récifs coralliens dont près d’un tiers risquent de disparaître à jamais.

En Belgique, les espèces les plus menacées sont les reptiles (57%), les fourmis (52%) et les amphibiens (43%). La situation est précaire pour d’autres catégories d’insectes comme les araignées et les libellules (plus de 33% de leurs populations sont au bord de l’extinction). Plusieurs espèces de scarabées et de papillons ont d’ores et déjà disparu. La survie de près de 30% des oiseaux et de 28 % des mammifères serait également compromise.

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Pourquoi cette extinction de masse ?

Les auteurs de l’évaluation ont classé les facteurs directs qui ont les plus forts impacts à l’échelle mondiale. Les facteurs responsables sont, par ordre décroissant :

1 : les changements d’usage des terres et de la mer ;

2 : l’exploitation directe de certains organismes ;

3 : le changement climatique ;

4 : la pollution ;

5 : les espèces exotiques envahissantes

Le rapport souligne aussi que, depuis 1980, les émissions de gaz à effet de serre ont été multipliées par deux et que les changements climatiques se répercutent sur la nature. Cet impact devrait encore augmenter au cours des décennies à venir et devrait même devenir, dans certains cas, la première cause de de la détérioration de la biodiversité.

A trajectoires inchangées, quels scénarios pour l’avenir ?

Le rapport met en évidence que les trajectoires actuelles ne permettent pas d’atteindre les objectifs mondiaux visant à conserver et exploiter durablement la nature.

Les objectifs fixés pour 2030 et au-delà ne pourront être atteints que par un changement totalement transformateur dans les domaines de l’économie, de la société, de la politique et de la technologie.

Les tendances négatives actuelles concernant la biodiversité et les écosystèmes vont freiner la réalisation de la plupart des objectifs de développement durable (SDG’s) des Nations-Unies et ce plus particulièrement pour ceux liés à la pauvreté, la faim, la santé, l’eau, les villes, le climat, les océans et les sols.

Ces tendances négatives devraient continuer jusqu’en 2050 et au-delà, dans tous les scénarios politiques explorés dans le rapport, sauf dans ceux qui proposent un changement transformateur radical.

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Comment corriger le tir ?

Le rapport présente également un large éventail d’exemples d’actions en faveur du développement durable et les trajectoires pour les réaliser dans des secteurs tels que l’agriculture, la gestion forestière, les écosystèmes marins, les écosystèmes d’eau douce, les zones urbaines, l’énergie, les finances et bien d’autres.

En vue de créer une économie mondiale durable, les auteurs jugent le concept de la croissance économique trop limité et préconisent de faire évoluer non seulement les systèmes économiques mondiaux mais aussi les systèmes financiers. Ainsi – il ne s’agit que d’un  exemple parmi d’autres – ils proposent de faire évoluer l’indicateur du produit national brut afin d’y intégrer des critères liés à la qualité de la vie et à des perspectives économiques plus durables.

Quelles suites ?

Lors de la dernière Conférence des Parties de la Convention sur la diversité biologique, il a été décidé de lancer un nouveau plan d’action ambitieux pour les prochaines décennies : la Vision 2050 pour la biodiversité. L’adoption de ce plan sera l’objectif de la Conférence de Bejing en 2020. Ce sommet sera donc crucial pour définir de nouvelles trajectoires mondiales. Quelle y sera la contribution de la Belgique ? Les experts belges sont déjà à pied d’œuvre pour établir les pistes d’actions qui devront être présentées aux décideurs politiques en vue de la conférence.

Pour plus d’informations :

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