Halte aux espèces exotiques envahissantes
Quel est le point commun entre la tortue de Floride, la berce du Caucase et le frelon asiatique ? Exotiques ? Prédatrices ? Compétitives ? La réponse à cette question est loin d’être anodine et représente un enjeu crucial pour la préservation de la biodiversité. Aussi remarquables soient-elles, ces espèces sont massivement présentes en Belgique et font partie des 66 espèces reprises dans la liste d’espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne.
Afin de prévenir et de gérer l’introduction et la propagation des espèces exotiques envahissantes (les EEE), l’Etat fédéral, les Communautés et les Régions ont conclu un accord de coopération. Cet accord organise la mise en œuvre en Belgique du Règlement européen sur les EEE. Il est important car c’est le tout premier accord impliquant toutes les autorités belges en charge de la biodiversité.
Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante ?
Une espèce exotique envahissante, également appelée « espèce invasive », se définit comme un organisme vivant (animal ou plante) qui a été introduit par l’homme, volontairement ou involontairement, hors de son lieu de vie naturel. Ce concept existe depuis longtemps mais il est devenu problématique depuis la fin des années 1980 avec l’avènement de la mondialisation, et pour corollaire, la multiplication et l’accélération des échanges.
Elle est dite « envahissante » car elle s’adapte à son nouvel environnement en causant des dommages importants sur le plan écologique, notamment la biodiversité, économique et/ou sanitaire.
Stratégie globale et coordonnée pour une lutte efficace au niveau belge
Sur les 36 plantes et 30 animaux repris dans la liste européenne, un peu moins de la moitié (14 plantes et 15 animaux) est établie sur le territoire belge. Les autorités belges entendent lutter contre la prolifération des EEE par une triple action combinant prévention, détection précoce et éradication rapide. Agir de façon coordonnée est la réponse la plus efficace face à cette propagation féroce. Toutes les informations concernant les EEE en Belgique sont disponibles sur le site web « Invasive Alien Species ».
Ne diabolisons pas les espèces exotiques ! Toutes les espèces introduites sur un territoire ne deviennent pas invasives mais la tortue de Floride, la berce du Caucase et le frelon asiatique posent de sérieux problèmes en Belgique.
Bien que la tortue de Floride ne puisse pas se reproduire en Belgique, elle perturbe les écosystèmes aquatiques et augmente la turbidité de l’eau. Depuis août 2018, elle ne peut plus être officiellement commercialisée. L’accord de coopération permet d’assurer un suivi de la suppression progressive des stocks commerciaux entre les différentes autorités et ouvre la possibilité de communiquer ensemble sur les risques de relâcher ces animaux dans la nature, autant pour leur bien-être que pour la faune indigène.
La berce du Caucase et le frelon asiatique ont déjà été abordés dans un précédent article. L’accord de coopération offre une avancée majeure dans la lutte contre ces deux EEE. Pour la berce, il va permettre l’élaboration et la mise en œuvre de plans de défense cohérents à l’échelle des bassins versants, en travaillant de l’amont vers l’aval pour réduire la dissémination de la plante. Concernant le frelon, l’accord de coopération rend possible la collaboration active entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles pour assurer le suivi de l’espèce sur l’ensemble du territoire belge et de garantir le transfert rapide d’information auprès des gestionnaires chargés de neutraliser les nids.
Si vous avez encore des questions sur ces espèces, cette vidéo illustre bien le danger qu’elles peuvent représenter pour les espèces indigènes.
Actus Associés
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