Mieux manger pour sauver la biodiversité
Nos choix alimentaires ont des effets considérables sur la biodiversité et les écosystèmes, mais aussi sur notre santé. La production intensive de viande est notamment responsable de la destruction de nombreux écosystèmes dans le monde et sa consommation excessive source de diverses maladies. Pourtant la demande ne fait que croître sur une planète de plus en plus peuplée et aux ressources naturelles limitées. En tant qu’individu, avons-nous un rôle à jouer pour atténuer cette tendance dans un monde globalisé ? La réponse est oui !
Pour nourrir l’ensemble de la population mondiale de manière durable, chaque être humain pourrait adopter un régime moins riche en viande rouge et faire la part belle aux végétaux. Le problème est moins la démographie que les pratiques actuelles d’élevage industriel qui exercent de fortes pressions sur les ressources naturelles et la biodiversité.[1] (voir l’article « Un régime très carné : quelles conséquences sur la biodiversité ? »)
Il est reconnu que notre consommation moyenne de viande dépasse largement nos besoins en protéines et qu’une partie de celles-ci devraient être d’origine végétale. La FAO recommande de ne pas dépasser de 75g à 100g par jour en protéines animales, soit un maximum de 36,5 kg de viande, poisson et œufs par an, en moyenne la moitié de ce que nous consommons actuellement.[2] Par ailleurs, il est fortement conseillé de consommer moins de 300g de viande rouge par semaine et pas du tout (ou le moins possible) de viande transformée, la charcuterie notamment, en raison des risques qu’elles représentent pour la santé.[3]
Manger moins de viande rouge est donc à la fois meilleur pour notre santé et pour celle de notre planète. Mais quelles sont les alternatives « biodiversity friendly » pour les amateurs de steaks et de boulettes dans un pays où la viande est bien souvent l’aliment central de notre assiette ?
Voici quelques pistes :
- J’adopte une attitude flexitarienne : je mange moins de viande mais de meilleure qualité (bio, locale, provenant d’élevages extensifs).[4] La viande et les produits laitiers provenant de l’élevage extensif peuvent être plus respectueux de l’environnement que les options de l’élevage industriel ou de l’alimentation au grain. De plus, en adoptant une consommation limitée en viande rouge et en produits de viandes transformées vous réduisez également les risques de certaines maladies.[5]
- Je consomme des viandes moins « nocive pour le climat ». Les porcs et les volailles produisent beaucoup moins de méthane que les bovins. Ils sont toutefois plus dépendants des céréales et des produits à base de soja et peuvent donc encore avoir un effet négatif sur les émissions de gaz à effets de serre.
- Je privilégie les légumineuses, les céréales et les protéines végétales. Dans une analyse des aliments couramment consommés en Suède, les auteurs concluent qu’ « il est plus ‘efficace pour le climat’ de produire des protéines à partir de sources végétales que de sources animales », et ajoutent que « le bœuf est la manière la moins efficace de produire des protéines, moins efficace que les légumes qui ne sont pas reconnus pour leur forte teneur en protéines, comme les haricots verts ou les carottes ». (Carlsson-Kanyama et González 2009). Une étude du BEUC de 2020 révèle par ailleurs que la plupart des consommateurs sont ouverts au fait de manger plus de lentilles, haricots, et d’autres légumineuses comme alternative aux protéines animales.[6]
- Je favorise les circuits courts et les agriculteurs locaux, bio et/ou disposant d’une charte respectueuse de l’environnement. J’évite ainsi le transport de marchandises, souvent par bateau, et donc la pollution sonore et aquatique du milieu marin. Je ne consomme pas d’aliments transportés par avion. Je limite également la pollution des écosystèmes, notamment agricoles et aquatiques, par les produits chimiques.
- Je regarde ici pour d’autres conseils sur l’alimentation.
[1] Intervention de Howard Lyman et Michael Pollan dans le documentaire cowspiracy
[2] Food-based dietary guidelines – Belgium (fao.org)
[3] https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fpshealth_theme_file/20191011_css-9284_fbdg_vweb_0.pdf
[4] Faut-il arrêter de manger de la viande ? (lemonde.fr)
[5] avis-9284-fbdg-2019 | SPF Santé Publique (belgium.be)
[6] Entre 2016 et 2019, 24 % du budget de la politique de promotion agricole de l’UE a été alloué à des campagnes de promotion de la viande et des produits carnés. Les plans visant à cesser de stimuler la production ou la consommation de viande, qui faisaient partie de certaines ébauches début mai de la stratégie de l’UE farm to fork pour un système alimentaire juste, sain et respectueux de l’environnement, ont été abandonnés de la version finale. La politique de promotion agricole de l’UE est en cours d’évaluation.
Actus Associés
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