BeBiodiversity La biodiversité, victime de la fast fashion !

La biodiversité, victime de la fast fashion !

L’univers de la mode, avec ses grandes enseignes, ses défilés et ses créateurs, fait encore rêver. Ce secteur reste associé à la séduction, à la beauté et à la créativité. Et pourtant, l’envers du décor offre une image plus sombre. Cette industrie est de plus en plus décriée en raison de ses impacts environnementaux et ses conditions de travail indignes. Entre surconsommation et pollution à grande échelle, le secteur du textile est un des plus polluants au monde.

Avec près de 56 millions de tonnes vendues chaque année, la planète est submergée de vêtements. Depuis les années 2000, sous la pression de la fast-fashion qui nous propose chaque semaine des nouvelles collections à bas prix, notre consommation de vêtements a plus que doublé. Et rapidement, on en est lassé ou on ne les porte plus car ils s’abîment vite. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : nos vêtements sont portés 36 % moins longtemps qu’il y a quinze ans[i]. Triste constat quand on sait que le secteur du textile est un des plus gourmands en termes de matières premières et pèse lourdement sur la biodiversité.

De la pollution tout au long de la chaîne de production

À l’instar de la production de la viande, l’empreinte écologique liée à la fabrication d’un vêtement est importante et ce, sur toute la chaîne de production.

Le coton est utilisé pour environ 25% de nos vêtements. Sa culture occupe une grande surface de terres arables. En raison de sa fragilité et pour qu’il grandisse rapidement, les champs sont arrosés de pesticides et d’engrais. La production du coton, grand consommateur d’eau, polluerait un cinquième des eaux de surface.[i] Les fibres synthétiques telles que le nylon, le polyester ou l’acrylique entrent pour deux tiers dans la composition de nos vêtements. Contrairement au coton, elles ne sont pas naturelles et proviennent d’une ressource non renouvelable : le pétrole. Leur fabrication émet beaucoup de CO2. L’empreinte carbone d’un chemisier en polyester est, par exemple, 2,5 fois plus importante que celle d’une chemise en coton. Lorsqu’ils sont lavés ou mis en décharge, ces vêtements relâchent des centaines de milliers de tonnes de particules qui, au fil des nombreux lavages, finiront dans l’océan[ii].

Dans l’étape de transformation, de nombreuses substances toxiques sont utilisées pour assouplir, teinter ou délaver le textile. Depuis 2007, la législation européenne REACH régule de façon stricte  l’utilisation des produits chimiques en Europe. Leur utilisation dans les pays grands producteurs de vêtements à bon marché comme la Chine ou l’Inde, est cependant peu encadrée. Dans certains cas, les produits chimiques finissent dans la nature, détruisant les écosystèmes environnants. Ils peuvent occasionner des problèmes de santé divers (allergies cutanées, brûlures, difficultés respiratoires,…) aux personnes qui les fabriquent mais aussi à celles qui les portent, et pourraient être à l’origine de cancers ou de diminution de fertilité.

Enfin, la pollution est également liée au transport puisque nos vêtements voyagent beaucoup. Du champ à la boutique, ils peuvent parcourir jusqu’à 65.000 km, soit 1,5 fois le tour de la Terre. En combinant la production et le transport, l’industrie textile serait responsable de 10 % des émissions globales de gaz à effets de serre, soit davantage que le transport maritime et aérien réunis, selon des estimations de la Fondation Ellen MacArthur[iii].

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Crédit : Qiu Bo/Greenpeace

Une fois portées, que deviennent nos fringues ?

En Europe, la fast-fashion ou la mode consommée-jetée, représente près de 4 millions de tonnes de déchets par an. Seuls 20% des vêtements sont recyclés. Les 80% restants finissent dans des décharges ou sont incinérés. À l’échelle mondiale, cela représente, l’équivalent d’un camion chaque seconde.

Pour sortir du diktat d’une mode éphémère et s’habiller avec style en réduisant les impacts environnementaux et sociaux, il existe de nombreuses alternatives, à décliner selon vos envies et vos moyens.

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Crédit : Mariia Korneeva, Adobe Stock

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