Faire les soldes sans brader la biodiversité
Les soldes sont de retour. Voilà une bonne occasion de faire des affaires tout en questionnant nos habitudes de consommateurs. On parle beaucoup du gaspillage alimentaire, mais le gaspillage textile est une réalité préoccupante pour la biodiversité.
Les européens achètent de plus en plus de vêtements. En moyenne, le belge achète entre 20 et 25 kilos de vêtements par an, soit 60 % de plus qu’en 2000. Et parce qu’ils sont de moins bonne qualité, ou très vite démodés, ils sont peu portés. Nous les gardons moitié moins de temps qu’au début du siècle ! Et moins d’un quart de ces achats se retrouvent dans les filières de recyclage.
Cette surconsommation de textile est stimulée par une offre immense, et des collections qui s’enchaînent dans les rayons à un rythme effréné. Tous les vêtements ne trouvent pas d’acheteur, et ces invendus sont généralement détruits.
Premier problème : l’eau !
On l’oublie souvent, le textile est généralement issu de plantes : chanvre, lin et coton notamment. Ce dernier est utilisé pour presque 40 pourcent de nos vêtements ! La production de ces ressources naturelles impacte la biodiversité.
Saviez-vous qu’il faut 2700 litres d’eau pour fabriquer un T-shirt en coton, soit l’équivalent de ce qu’une personne boit pendant 2 ans et demi ? Cette soif insatiable peut avoir des conséquences désastreuses sur des écosystèmes entiers comme dans le cas de l’assèchement de la mer d’Aral due à l’irrigation des champs de coton d’Asie centrale.
Second problème : les produits chimiques
L’industrie de la mode est aussi très gourmande en produits chimiques. Elle serait responsable d’environ 20 % de la pollution industrielle de l’eau au niveau mondial. On dénonce notamment la fabrication de viscose. Cette fibre, si elle est d’origine végétale, subit des traitements chimiques intensifs souvent dramatiques pour la biodiversité. L’industrie de la viscose est responsable de la pollution du plus grand lac d’eau douce de Chine, dont les eaux désormais de couleur noire sont toxiques tant pour le marsouin que pour les populations humaines.
Et cerise sur le gâteau : le transport
Si nous achetons de plus en plus de vêtements, ils voyagent aussi de plus en plus avant d’arriver dans nos armoires. Plus de 60 % des vêtements sont produits en Asie du Sud-Est. Le transport de ces marchandises partout dans le monde contribue au réchauffement climatique, lui-même nocif pour la biodiversité.
Bref, l’achat de pièces derniers cris qui ne dureront pas, c’est une pratique qui coûte cher aux espèces de notre planète. Alors pour un shopping responsable, voici quelques pistes : c’est par ici !
Actus Associés
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